Retour Des Sports DHiver
Après avoir lu une histoire dadultère dont la fin ma semblé trop belle, comme à mon habitude, jai eu envie den écrire une autre.
Dans le récit original, Denis le mari ne sait rien de linfidélité de sa femme Manon... Et sil lapprenait, que se passerait-il ?
Après un court, très court résumé, jai imaginé comment le couple a évolué après cette infidélité.
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Lors des vacances scolaires de février, son mari ne pouvant prendre de congés, Manon est allée seule avec ses deux filles aux sports dhiver, au Club Med.
Durant la semaine, elle tombe sous le charme de Jérémy son moniteur de ski quelle va rejoindre dans sa chambre tous les soirs, lorsque ses filles sont endormies.
Son mari, Denis, vient chercher sa famille le week end suivant.
Manon raconte.
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Mon mari va arriver. Jérémy est redescendu dans la vallée dans laprès-midi, juste après le cours, pour prendre son jour de repos auprès de sa fiancée, la vraie. Pas de violons ni de larmes quand le cours sest terminé. On savait tous les deux à quoi sen tenir : il est fiancé, jai un mari.
Il ma juste demandé mon numéro de portable, ma dit quil passerait par Paris à la fin de sa saison, quil mappellerait. Je le lui ai donné, en pensant quil devait avoir un tas dautres numéros dans son portable, des femmes mariées, de Paris et dailleurs, venues passer la semaine au ski avec leurs s, sans leur mari. En le lui donnant, je savais ce que je faisais, je changeais de camp, je passais dans celui des épouses infidèles. Ça nétait plus un accident de parcours, un coup de folie passager dû aux circonstances. Ça devenait quelque chose de conscient, accepté par avance.
Pourtant, jétais heureuse, sincèrement heureuse, quand Denis est arrivé. Il était deux heures du matin. Il avait quitté Paris en fin daprès-midi, à peu près au même moment où Jérémy a quitté le club.
Le lendemain matin, nous sommes partis vite. Je ne tenais pas à mattarder sur les lieux du crime. Trop de regards curieux ou amusés sur Denis lors du petit déjeuner. Pas grave. Des hommes et des femmes que nous ne reverrons plus jamais, lui comme moi.
Il est tôt, dans la voiture les filles continuent leur nuit en sendormant lune contre lautre. Denis conduit, je commence doucement à somnoler, mon esprit rejoint Jérémy et la folle semaine que je viens de vivre. Je ne me reconnais pas, comment ai-je pu tromper mon mari ? Heureusement, il nen saura jamais rien.
Cétait pourtant bien agréable, jai retrouvé mon âme dadolescente.
Jaime mon mari, mais cétait plus fort avec Jérémy, lattrait de la nouveauté. Les yeux fermés, je sens encore ses mains sur mon corps, ses lèvres sur les miennes, son passage dans mes fesses
je revis ses moments intenses comme dans un rêve, bien calée à côté de mon mari, dans la voiture qui me ramène à la réalité, chez moi.
« Bip, Bip » une sonnerie me tire de ma rêverie, un SMS vient darriver. Je fouille dans mon sac pour chercher mon téléphone
En découvrant lexpéditeur, je me fige, Jérémy, je nose aller plus loin, je range rapidement mon téléphone sans lire ce quil vient décrire, je verrais plus tard.
Mon geste na pas échappé à mon mari :
« - Qui est ce ?
« - Rien, rien dimportant.
« - Tu ne réponds pas ?
« - Je verrais tout à lheure.
Ouf, il ne sest pas aperçu de mon trouble, jai pourtant limpression davoir rougi. Denis est concentré sur la route, plus de peur que de mal, mais quel con Jérémy, il aurait pu attendre demain que je sois seule, il doit bien se douter que nous sommes en voiture.
Notre échange a réveillé les filles, petite diversion :
« - Ça va les s, bien dormis ?
« - On arrive bientôt ?
« - Il y a encore beaucoup de route, lisez un peu.
Le silence qui sinstalle me permet de rejoindre à nouveau Jérémy, jai hâte de savoir ce quil a pu mécrire. Cest tout de même gentil de penser à moi. Sil mannonce quil vient à Paris, je le rejoindrai quelque part. Je ne me sens pas infidèle, mais de temps en temps, ça ne bouleversera pas ma vie, juste un petit plus.
Nouveau « Bip, Bip », je blêmi, ce doit être encore lui, sans réponse de ma part, il insiste. Je ne touche pas à mon téléphone.
Encore un « Bip, Bip, ». Non il narrêtera pas !
Denis, tout en étant attentif à la route, sétonne de mon inertie, alors que dhabitude jen fini jamais déchanger des messages avec ma sur.
« - Tu ne regardes pas qui técrit ? cest peut-être urgent.
Zut, il me regarde, je ne suis pas à laise, quoi lui dire ? Il faut absolument trouver une bonne excuse. Jatt mon téléphone de façon machinale, et essaie de prendre la tête de celle que les sms ont tirée du sommeil.
Pas le temps douvrir le premier des 3 messages envoyés par Jérémy, une voix venant de derrière rompt le silence de la voiture :
« - Cest ton amoureux ?
Sans penser à mal, ma cadette vient de se joindre à notre conversation.
Silence de plomb, je me fige. La voiture ralenti, Denis aussi accuse le coup, a-t-il bien entendu ? Je nose le regarder.
Ma fille attend une réponse :
« - Dis maman ?
« - Tais-toi, tu dis des bêtises, tu déranges papa qui conduit.
« - Mais non, ma chérie, laisse-les donc un peu parler.
Je perçois de linquiétude dans la voix de Denis. La tête baissée, je regarde mes pieds, la main crispée sur mon téléphone. Denis serre les dents, je devine tout ce qui peut se passer dans sa tête.
Les s discutent entre elles, de façon innocente :
« - Je te dis que maman a un amoureux,
« - Pfff ! bien sûr, je le sais,
« - Moi je sais comment il s'appelle, pas toi .
« - Si je sais
c'est Jérémy,
« - Oui, mais moi, je les ai vu se tenir pas la main,
« - Ah !
« - Et se faire des bisous,
« - Moi aussi, une grosse bise sur la joue,
« - Mais non, tu es trop jeune pour comprendre
sur la bouche, comme tous les amoureux.
« - Ah bon !
« -
Je narrive pas à endiguer ce flot de paroles. Les filles se disputent un peu, l'une voulant toujours en savoir plus que l'autre.
Denis écoute, sans un mot, il a vite compris. Il est livide. Je le connais, sa colère est bien réelle. Je ne sais quoi dire, quoi faire.
Une aire dautoroute est annoncée, Denis met son clignotant, aïe, il va falloir sexpliquer.
« - Les filles, arrêt pipi
« -
Il me faut envoyer un message à Jérémy, pour quil arrête. Dans les toilettes je serais tranquille. Dun ton calme et déterminé, Denis réclame mon portable. Je ne veux, je ne peux le lui donner.
Les filles sétonnent, leur père veut les laisser hors de la dispute qui ne va pas tarder à éclater :
« - Maman ne veut pas me montrer les photos des vacances.
« - Oh ! Elle nest pas gentille.
« -
Tandis que je fonce aux toilettes avec les filles, Denis lair renfrogné va de son côté. Une fois installée pour alléger ma vessie, je lis avec plaisir les petits mots doux de Jérémy. Je lui réponds rapidement, lui demandant darrêter de mécrire. Le ton est un peu sec, je nai même pas lidée de lui envoyer un bisou.
Je mattarde un peu pour me laver les mains, reculant le moment où je vais me trouver face à face avec mon mari.
En sortant, Denis est avec les filles, ils regardent lappareil photo que nous leur avons offert à Noël. Denis fait défiler les photos, commentées par notre cadette :
« - Là tu vois, cest moi quand jai gagné mon étoile,
« - Bravo ma fille.
« - Et derrière cest Jérémy, lamoureux de maman, hi hi hi !
Je nose mapprocher.
« - Maman, moi jai montré mes photos à Papa, je suis plus gentille que toi.
Je me sens défaillir, il a vu la photo de Jérémy.
Sans un mot Denis tend la main, cette fois je ne peux me défiler, je lui donne mon téléphone en tremblant. Il lit les derniers messages reçus, pas ceux de Jérémy quheureusement je viens deffacer, mais comme une idiote jai oublié deffacer ma réponse :
« Arrête de mécrire Jérémy, cest fini, tout est fini. Cétait bien, mais je suis mariée, laisse-moi tranquille maintenant ».
Le message est clair. Denis me regarde, la surprise et lincompréhension se lisent sur son visage. Je baisse les yeux. Il na plus de doute, il comprend que je lai trompé, il sait quil est cocu. Sa mâchoire se crispe, jai peur de sa réaction. Je le sens blessé, son regard attristé me bouleverse, je ne voulais pas lui faire de mal, cest raté.
Plus un mot dans la voiture pendant le reste du trajet. Que le babillement des s avant quelles ne sendorment bercées par le ronronnement du moteur.
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Nous arrivons chez nous en fin de journée, les filles sont encore à moitié endormies. Jappréhende de me retrouver seule avec Denis.
Je moccupe des filles pendant quil décharge la voiture.
Après un repas rapide, les filles vont se coucher. Demain repos, mais lundi, il y a école : lécole, le travail, la vie va reprendre comme avant, pas vraiment comme avant, Jérémy est passé par là et Denis le sait.
Denis a lair abattu. Je suis dans mes petits souliers, il ne dit rien. Son calme me fait peur, jaurais préféré quil crie, quil me traite de tous les noms. Je vois quil souffre, je me sens coupable du mal que je lui fais.
« - Tu me déçois. Je ne suis pas le premier, ni le dernier à être cocu, mais je naurais jamais cru ça de toi
Tu ne maimes donc plus ?
« - Pardonne-moi mon chéri, jai perdu la tête. Je taime.
« -
« - Dis quelque chose
engueule-moi.
« - Ça servirait à quoi ? Tu as trahi ma confiance
cest tellement banal, une maman seule avec ses s, le moniteur de ski
un roman de gare.
« -
.
« - Que désires-tu ? Que je demande le divorce, pour te laisser à ton Jérémy.
« - Non, je ne laime pas, cest toi que jaime, et je suis certaine que tu maimes encore.
« - Si je ne taimais plus, je souffrirais moins.
« -
« - Toi, tu voudrais quon fasse comme sil ne sétait rien passé.
Timidement :
« - Oui.
« - Comme ça, tu pourras continuer à prendre tous les amants que tu veux, le pauvre cocu fera comme si de rien nétait ?
« - Non !
« - Comment te croire, si tu sautes sur le premier homme que tu rencontres, dès que jai le dos tourné.
« -
Dans la salle de bain, tandis que je me douche, je devine le regard de Denis dans le miroir. Me trouve-t-il toujours aussi belle ? Imagine-t-il des mains sur mon corps, des mains qui me donnent du plaisir,
celles de Jérémy ? Celles que moi, jimagine.
Du lit, il me suit des yeux tandis que jenfile une petite nuisette. Il éteint la lumière avant même que je ne me glisse dans les draps. Allongés lun à côté de lautre comme deux étrangers, il ne me touche pas, na-t-il plus envie de moi ? Jaimerais quil me caresse, quil me fasse oublier.
Il se tourne, se retourne
jai envie de lui dire combien je laime. A moi linitiative, je mapproche de lui, sans le toucher jose dans un souffle :
« - Mon chéri, fais-moi lamour.
Je sens quil hésite
enfin sa main se pose sur moi, sur mon sein
petit à petit ses caresses se font plus précises
Avec encore plus de tendresse, plus de douceur, très attentionné, mon mari reprend possession de mon corps, je lui appartiens. Il me caresse. Je le caresse, je le couvre de baisers, « Je taime Denis »
« Viens, jai envie de toi »
Je lembrasse amoureusement, nous ne faisons plus quun. Je retrouve les sensations que Jérémy na pas pu me faire oublier. Nous jouissons ensemble, à lunisson.
Rapidement, il sendort dans mes bras, la fatigue de la route, la tension,
Mon amour je regrette, je regrette de te faire souffrir. On ne se méfie jamais assez des s. Je regrette tellement. Mais pas Jérémy, je ne regrette pas Jérémy, je ne regrette pas les mains de Jérémy, le sexe de Jeremy, les nuits avec Jérémy. Jen frémi encore rien que dy penser. Denis, tu naurais jamais dû savoir.
Jai quitté Jérémy, il y a à peine deux jours. Pourtant tout me semble déjà si loin, de lhistoire ancienne. Ma vie est ailleurs.
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Aujourdhui, derniers jours de vacances, inconscientes du drame qui se joue, les filles vont chez leurs copines pour raconter leur séjour au ski, leur montrer leurs médailles.
Denis me presse de questions, il veut tout savoir. Jai peur de parler, mais il sait, je lui dois la vérité. Vais-je en avoir le courage ?
Assis depuis un moment lun en face de lautre, en silence
Cest décidé, je lui raconte ma semaine : lapproche du moniteur pendant les cours, sa technique pour mettre en confiance celle quil a choisi, ses confidences, le soir où il ma invité alors que je ne pensais pas à mal, la tentative de viol quand il ma sauté dessus
et mon acceptation, les soirées dans sa chambre quand les filles étaient couchées, ma cavalcade dans les couloirs. Je ne veux rien lui cacher, même si jessaie de minimiser ma responsabilité.
Denis ma écouté, sans un mot, sans un geste. Jai maintenant limpression de subir un interrogatoire :
« - Tu as joui avec lui ?
« - Ben oui, sinon je ne serais pas retournée le voir, jétais envoutée, je ne pensais plus à rien.
« - Tu las sucé ?
« - Pourquoi veux-tu ces détails ? Tu te fais du mal pour rien
Oui je lai sucé.
« - Il a joui dans ta bouche ?
« - Oh non ! Il ny a que toi, parce que je taime, mais avec lui non, oh non !
« - Il a éjaculé dans ta chatte, au fond de toi ?
« -
« - Au fait, vous vous êtes protégés ?
« - Bien sûr voyons, je ne suis pas folle
lui non plus dailleurs. Il avait tout prévu, même la première fois.
« - Comme tous les violeurs pour ne pas laisser de trace
. Cest lui ou cest toi qui lui enfilais le préservatif ?
« - Toujours lui, je naurais pas su faire.
« - Et par derrière ?
« - Tu veux dire
Non, tu le sais, je naime pas, je nallais pas lui laisser faire ce que jai toujours refusé.
Un petit mensonge ne nuit pas, autant ménager mon chéri.
« - Et combien ?
« - Je te lai dit juste trois soirées, pas plus.
« - Non, combien damants
avant.
« - Aucun. Cest la seule fois, il ny en aura pas dautres, je te le jure.
« - Tu le connais depuis quand ?
« - Je ne le connaissais pas.
« - Depuis que nous sommes mariés, cest la première fois que tu pars seule en vacances avec les filles. Bien calculé, tu avais tout prévu pour prendre un amant. Je ne te suffis plus, tu y pensais depuis longtemps ?
« - Pas du tout, que vas-tu chercher. Cest le hasard
Je taime, je naurais jamais imaginé te tromper.
Suspicieux, Denis ne semble pas convaincu. :
« - Donc, il a tenté de te violer ? Cest bien comme ça que ça a commencé ?
« - Oui, je te lai dit, cétait sa technique de drague, sinon il ny aurait jamais rien eu, tu penses bien
tu me connais tout de même.
« - Evidemment, le lendemain, tu es allée porter plainte à la Gendarmerie.
« -
« - Non ? Tu as encore le temps de le faire.
« - Je ne peux pas, ce ne serait pas honnête.
« - Honnête ? Cest toi qui parles dhonnêteté ?
« -
Après jétais consentante, il ne ma pas e. Il ma donné du plaisir.
« - Ce nétait que mécanique, un viol reste un viol. Si toutes les femmes réagissent comme toi, les violeurs ont encore de beaux jours devant eux.
« -
« - Alors ?
« - Ninsiste pas, je ne peux pas.
Il rajoute dun air accablé qui me déchire le cur :
« - Tu penses aujourdhui plus à ton amant, que tu nas pensé à moi la semaine dernière.
Malheureusement ce nest pas faux. Mais quoi que je fasse, ce qui est fait est fait, impossible de faire machine arrière.
La journée se passe, lentement, trop lentement, nous nous occupons dans la maison, chacun de son côté. Je lévite autant que possible, même si je veux le ménager, je nai plus la force de répondre à toutes ses questions.
Et soudain « Bip Bip », un message arrive sur mon téléphone, ce doit être ma sur qui vient aux nouvelles. De suite méfiant, Denis lève la tête, il ne va pas recommencer
Zut, encore Jérémy. Cette fois, jarrive à garder mon calme. Il na pas compris, pire, il menvoie sa photo en pied, nu, la bite bien raide. Un frisson me parcoure, il est vraiment pas mal, ça me fera un beau souvenir. Avec ce simple mot : « Ne me dit pas que tu as déjà oublié ? ».
Je nai rien oublié
sauf Denis qui sest approché, et sans que jaie le temps de faire le moindre geste, regarde lécran par-dessus mon épaule.
Lui qui, tout compte fait, était resté relativement calme jusque-là, il pète les plombs, toute ma diplomatie depuis hier est réduite à zéro. Il crie, minjurie, devient grossier. Il marrache le téléphone des mains, se permet de lire tous mes messages, cest la première fois quil me fait une telle scène de jalousie
Comment puis-je len blâmer, alors quil a sous les yeux la photo de mon amant nu. Il a beau être gentil
nen demandons pas trop.
Je culpabilise un peu, et Jérémy qui ne maide pas beaucoup.
Avec rage, je le vois écrire un SMS sur Mon tel :
« - Que fais-tu ?
« -
Je lis ce quil vient denvoyer « foutez la paix à ma femme ! ». Ouf, pas trop méchant, Jérémy va comprendre, aux moins je naurais pas à répondre.
« - On va nettoyer ton téléphone.
Sans rien me demander, Denis efface plusieurs messages dont beaucoup nont rien à voir avec Jérémy, il efface son numéro du répertoire, et sattaque aux photos, Il y en a plusieurs où on voit Jérémy parmi les autres skieurs, aucune de nous deux, javais fait attention. Denis efface, efface, dès quil a le moindre doute. Chaque clic me fend le cur, mais je nose linterrompre.
« - Non pas celle-là, cest celle des filles avec leurs médailles
« - Dommage pour elles, mais cest bien lui là derrière.
Et hop, finie la photo des filles.
« - Et demain, tu changes ton numéro.
Il fonce dans la chambre des filles. Quoi encore ? Il revient avec leur appareil photo
« - Là aussi il y a du tri à faire.
Exit les photos où il croit voir Jérémy.
« - Elles ne vont pas être contentes.
« - Cest ta faute, tu nas à ten prendre quà TOI.
Il sen va dans son bureau, me laissant abasourdie par ce nettoyage frénétique.
Le soir, au lit, je le retrouve plus calme, plus détendu. Il me caresse, plein de tendresse, membrasse, sa colère a disparu. Je suis heureuse, il maime encore. Nous faisons lamour rapidement, je mendors apaisée entre ses bras.
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Lundi matin, ouf, la semaine commence, je vais pouvoir quitter latmosphère lourde de la maison, ça nous changera lesprit à tous les deux.
En rentrant le soir, je suis plus décontractée, mais Denis fait toujours la même tête. Il mannonce :
« - Tiens voilà ton nouveau numéro, je suis passé chez Orange,
« - Mais plus personne ne va pouvoir me joindre,
« - Débrouille-toi, lui au moins il ne pourra plus.
Je réalise que je ne saurais jamais si Jérémy désirera me recontacter lors dun passage à Paris, comme il me la promis. Et moi, aurais-je alors eu envie de le revoir ? Mais cest certainement mieux ainsi, lhistoire est finie, bien finie.
Tandis que je maffaire à envoyer des SMS à tout mon répertoire pour leur communiquer mon nouveau numéro. Jentends Denis qui téléphone ?
« - Allo Sylvia
cest Denis,
Quoi ? son ex
Au seul nom de Sylvia, je suis morte de jalousie. Jécoute ce quil a à lui dire.
« - Comment vas-tu ?
« -
« - Prendre de tes nouvelles
« -
« - Oh, cest triste. Si tu veux nous pourrions déjeuner ensemble
disons demain ?
« -
« - Ok daccord, je passe te chercher.
Il raccroche. Je ne le quitte pas des yeux.
« - Tu vas revoir Sylvia ? Pourquoi ?
« - Pour rien ma chérie, juste pour parler du bon vieux temps.
« -
Ce soir-là, il ne me prend pas dans ses bras quand nous nous couchons. Jai peur
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Ma journée na pas été de tout repos, surtout à midi, mon esprit a gambergé, impossible de me concentrer sur mes dossiers, se sont-ils vraiment vus ? A peine rentrée, je lui saute dessus pour savoir, enfin je lui saute au coup pour lui faire une grosse bise, en espérant quil va me dire, car je nose lui poser la moindre question.
Il comprend mon attente, et sarcastique, cest lui qui parle le premier :
« - Tiens, Sylvia tenvoie son bonjour.
« -
« - Toujours aussi belle, mais la pauvre, elle divorce.
« -
« - Son mari avait une maitresse, elle ne la pas supporté, elle est partie avec les s.
« - Le salaud.
« - Et oui, encore un traitre. Elle aura la garde des s. En général, les juges ne donnent pas la garde au conjoint qui a les tords.
Jaccuse le coup. Ce nest pas tout à fait exact, mais son message est clair. Timidement :
« - Tu comptes la revoir ?
« - Oui bien sûr, elle va avoir besoin de soutien.
« -
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Le traintrain quotidien reprend rapidement le dessus, boulot, ménage, lécole des filles
Deux jours plus tard, jannonce à Denis, que le lendemain, je reprends mes cours de gym, jirais directement à la salle de sport après le bureau. Il nest pas surpris, je fais de la gym depuis des années, ce qui me permet de garder mon corps de rêve.
Denis, sans lever les yeux de sa tablette, ne peut sempêcher de faire une réflexion :
« - Daccord, pas de problème, comme ça jaurais quartier libre,
« - Ben non, il faut garder les filles,
« - Ne penses-tu pas quelles sont assez grandes pour se garder toutes seules ?
« - Non voyons, elles sont encore trop jeunes, elles naimeraient pas quon les abandonne.
« - Tu les as bien abandonnées toi, toutes les nuits, pour rejoindre ton amant.
Je sursaute :
« - Jamais toute la nuit, je te lai dit, juste la soirée.
« - Ok juste la soirée. Tu crois quelles étaient plus en sécurité là-bas que chez nous ?
« -
« - Elles auraient pu avoir un accident, ou se réveiller et avoir peur de se retrouver toute seule. Tu nas même pas pensé à elles.
« - Si jy pensais, jattendais quelles soient endormies, et après je rentrais en courant pour les retrouver.
« - Après oui
après.
« -
Je my attendais, comme toutes les semaines, il est resté à la maison pour garder nos filles, tandis que jallais à ma séance de gym. Il sest toujours très bien occupé delles, même toutes petites. Cest un père modèle, un amour.
Le lendemain, les filles mont raconté leur soirée. Elles adorent rester seule avec leur père. Ils ont joué toute la soirée, pas besoin dallumer la télé, petite dinette et au dodo après leur avoir raconté une histoire, son rituel depuis leur naissance. Un vrai papa poule.
Il a même eu le temps de préparer un petit repas pour nous deux. En voyant la table mise, je lui ai adressé mon plus beau sourire, il est merveilleux mon mari.
Une fois glissés sous les draps, nous avons fait lamour, simplement, avec amour.
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La semaine touche à sa fin. En rentrant du travail, il mannonce quil a décidé de prendre quelques jours de repos pour réfléchir.
« - Mais où veux-tu quon aille ?
« - Pas on, moi tout seul.
Je deviens pâle :
« - Que comptes tu faire ?
« -
« - Tu pars avec cette Sylvia ?
« -
Pas de réponse, devant son air buté je ninsiste pas.
Vendredi après le travail, sa valise est prête. Au moment de passer la porte, je lui dis un trémolo dans la voix :
« - Fais attention sur la route mon chéri.
Une bise rapide, le voilà parti.
Pendant trois jours, je suis rongée dangoisse : où est-il ? Est-il seul ? Que fait-il ? Pourvu quil revienne
Je peux comprendre quil ait besoin de réfléchir, de faire le point. Je voudrais lui faire confiance, mais je tremble.
Il est très tard quand il rentre dimanche soir. En membrassant, il doit remarquer mes yeux rouges, cernés. En silence, je défais sa valise machinalement. Je ne peux mempêcher de le questionner :
« - Quas-tu fait ce week end, je commençais à minquiéter. Tu étais avec une femme ? Avec Sylvia ?
« -
« - Dis-moi, expliques moi au moins, moi je tai tout dis.
« - Je suis allé à la montagne, au club Med
Tout seul si tu veux savoir.
« - Quoi ? tu es retourné là-bas ? Pour quoi faire ?
Il me raconte :
« - Je voulais voir, pour essayer de comprendre. Jai occupé ta chambre, du moins celle où tu aurais dû dormir.
« -
« - Jai tout vu, le quartier des employés, les couloirs
« - Et ?
« - Lui ? Je lai juste aperçu
Dis donc, tu las trouvé au jardin ds ? Cest du détournement de mineur.
« -
« - Rassure-toi je ne lui ai pas parlé.
Ouf !
« - Mais pourquoi ? ça ta servi à quoi ?
« - Javais simplement besoin de voir, voir lendroit où tu mavais trompé. Cette petite virée na pas été inutile.
Il mintrigue, je le laisse poursuivre :
« - Jai aussi rencontré un homme, dans un café où je noyais mon chagrin dans un verre de vin chaud. Nous avons discuté, je me suis un peu confié, de ma détresse,
de ta traitrise.
« - Quoi ? Tu lui as parlé de nous ? Tu tes confié à un inconnu ?
« - Toi, tu as bien baisé avec un inconnu.
« -
« - Cétait un journaliste du canard local, lhistoire a semblé lintéresser. Très content des infos que je lui donnais sur les activités du club Med. Je lui ai tout raconté, en minimisant ta faute javais honte, mais en expliquant le piège du viol, sa technique pour draguer toutes les semaines une nouvelle femme.
Je me doute bien ne pas être la seule. Mais dis comme ça, jai limpression de nêtre plus quun simple numéro.
« - Tu lui as dit qui cétait ?
« - Bien sûr, son nom Jérémy L., le club Med, sa fiancée
tout
je nallais pas me gêner.
« - Oh !
« - Il ma dit quil allait se renseigner, voir sil trouvait quelque chose.
« -
« - Nous nous sommes revus dans laprès-midi. Il mapprend avoir des copains à la Gendarmerie comme tout bon journaliste. Ton amant fait déjà lobjet dune plainte et de plusieurs mains courantes, pour agressions sexuelles.
Je blêmi :
« - Ce nest pas possible
« - Et oui ma chérie. Tu nes pas sa seule conquête, mais il y a encore des femmes honnêtes qui ont le courage de se défendre. Toutes nont pas succombé à son charme.
Je ne dis rien.
« - Jai aussi appris que ton chevalier servant est fiancé.
« - Je le sais.
« - Il doit se marier, les bancs sont publiés.
« - Et alors, il ne me la jamais caché.
« - Mais ça ne ta pas dérangé pour coucher avec le futur marié ? As-tu pensé à elle ?
« -
« - Bravo ton prince charmant, dans la semaine il drague ses clientes naïves pendant quil organise son mariage le week end. Belle mentalité.
« -
Denis poursuit :
« - Je nallais tout de même pas laisser ce salaud sen sortir à si bon compte.
« -
« - Il a brisé notre couple.
« - Oh non, mon chéri ! Je taime tu le sais
Quas-tu fait ?
« - Je suis passé à la mairie
Jai vu les bancs, le mariage est prévu lété prochain, à la fin des vacances. Jai aussi récupéré le nom et les coordonnées de la demoiselle.
« - Que veux-tu en faire ?
« - Je lai vu, elle est charmante.
« - Quoi ?
« - Elle est serveuse dans une brasserie, il ma suffi daller y boire un verre, mon charme a agi
Nous avons un peu discuté.
Je suis anxieuse :
« - Pour dire quoi ?
« - Je lui ai raconté la belle histoire de la femme mariée et du moniteur de ski.
« -
« - Il fallait bien quelle sache avec qui elle allait sengager.
« - Et elle ta cru ?
« - Javais une preuve irréfutable.
« -
« - Tu te souviens de la photo que ce con ta envoyée ? A poil, la bite en lair. Je me la suis fait suivre avant de leffacer. Sa fiancée la connaissait bien, cest elle qui la prise. Elle a été très étonnée de savoir que je lavais récupérée sur ton téléphone. Le petit message qui laccompagnait a fini de la convaincre.
« - Oh ! tu nas pas
« - Si
« - Tu navais pas le droit.
« - Lui non plus navait pas le droit. Et toi, tu avais quel droit ?
« -
« - Dis-moi, si tu avais appris que je baisais ailleurs, comme lui, toutes les semaines pendant nos fiançailles, maurais-tu épousé ?
« -
Pauvre Jérémy
Enfin Denis a raison, tromper sa fiancée comme il le fait, cest un salaud. Un salaud qui ma plu, dont jai bien profité, mais jévite den faire la remarque.
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Denis aussi a repris ses habitudes, le samedi il va faire du sport.
Un mois a passé. Rentrant de la salle de sport en fin daprès-midi, il me trouve avec mes amies, les 4 inséparables, les 3 mousquetaires ou les 4 doigts de la main, comme nous aimons nous appeler en riant.
Bises à toutes, il les connait depuis longtemps, elles étaient à notre mariage.
Il va prendre sa douche, tandis que nous continuons à papoter. Lorsquil revient, elles sont sur le point de partir. Petites bises sur le pas de la porte.
« - Bonne soirée, à la semaine prochaine, bisous bisous.
Je suis heureuse, jai retrouvé mes amies, avec elles cest toujours cool et décontracté. De bonne humeur, je fais une grosse bise à Denis. La vie reprend son cours avec les petites joies de tous les jours.
Je débarrasse la table du salon, Denis me suit dans la cuisine :
« - Cest quoi la semaine prochaine ?
« - Une petite sortie entre filles, tu sais comme on a lhabitude.
Ça arrive de temps à autre. Cette fois, il veut en savoir plus :
« - Quavez-vous envisagé de faire ?
« - Tu sais bien, on fait les boutiques, un petit resto. On ne rentre pas très tard, après un dernier verre au pub
on séclate comme des folles.
Je le trouve soucieux, pas vraiment à laise :
« - Ah, bon !
Alors cest au pub que vous allez chercher vos amants ?
Je sursaute :
« - Quest-ce que tu racontes, tu es fou ! Nous sommes mariées toutes les quatre.
Je marrête, comprenant que mon argument va se retourner contre moi. Il ne me loupe pas :
« - Comme si ça te dérangeait
« -
« - Et bien non, je ne veux pas être cocu une nouvelle fois, tu niras pas.
« - Quoi ? Tu ne me fais pas confiance ?
« - La confiance, cest un mot que je ne connais plus.
« - Mais mon chéri,
« - Trouve une excuse, tu ne sortiras pas seule sans moi.
« - Je ne serais pas seule, nous sommes quatre.
« - Si elles veulent se trouver un mec pour la soirée, tant pis pour leurs maris
Toi tu niras pas, jai déjà donné.
« - Mais
Il na toujours pas digéré ma semaine de vacances, autant arrêter la discussion. Dans létat où il est, jai perdu davance, il ne cèdera pas, et la soirée sera gâchée.
Dès le lendemain, je contacte mes amies pour annuler, sans entrer dans les détails. Tant pis pour la soirée, ce nest que partie remise. Denis nest pas loin, je le vois tendre loreille, est-il satisfait ? Fier de lui ?
Je prends alors conscience que depuis un mois, Denis est devenu suspicieux. Lui qui avait une confiance aveugle, jai limpression quil mespionne.
Il ne manque pas de me faire une réflexion pour le moindre retard, il lève la tête chaque fois que je téléphone, il maccompagne faire les courses, il ouvre tout le courrier
Je nai pas mis de mot de passe sur mon nouveau téléphone, il le regarde de temps en temps, je nai rien à cacher, je nai plus rien à lui cacher, mais ça ménerve.
Jen suis certaine maintenant, il est devenu jaloux, terriblement jaloux.
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Cela fait maintenant plus de trois mois, je pense bien à Jérémy de temps à autre quand je suis seule, mais cest du passé, à peine un vague souvenir. Je suis certaine que Denis y pense plus que moi, mais il ne men parle plus. Il faut bien un jour tourner la page. Ce nétait quun incident de parcours, comme dans beaucoup de couples. Jespère quil la compris.
La vie continue avec ses hauts et ses bas, nos étreintes le soir ne sont plus tout à fait ce quelles étaient. Il me satisfait toujours, mais cétait mieux
avant.
Laissons le temps faire son uvre.
Malgré tout, dans la vie de tous les jours, on pourrait croire quil ne sétait effectivement rien passé. Pour notre entourage, nos amis, notre famille, tout va parfaitement entre nous. Aucune ombre au tableau.
Ma sur nhabite pas très loin, elle a deux jumeaux du même âge que nos filles, ils sentendent comme frères et surs. Nous nous voyons souvent, repas dominical, une fois chez lune une fois chez lautre. Coup de chance, nos maris sentendent aussi très bien, passionnés de sport tous les deux.
Un dimanche de mai, nous allons donc déjeuner chez eux. Lambiance est toujours au beau fixe, les s jouent entre eux, se chamaillent, nos maris parlent foot, nous parlons s comme toutes les mères de famille.
A la fin du repas, la conversation dérive vers les vacances, « où allez-vous cette année ? » Nayant pas un an dancienneté, Denis ne pourra pas en prendre avant le mois de septembre, ma sur a une idée :
« - Nous prenons 15 jours en juillet dans notre maison de la Grande Motte. Manon, tu pourrais venir avec nous avec les s.
Les filles ne sont pas loin, elles ont entendu, elles arrivent avec un grand cri de joie :
« - Ouai, super !
Jaccepte sans hésitation, cest gentil de sa part. Les filles sont si contentes :
- Daccord, je vous rejoindrais.
Et me tourant vers Denis :
« - Tu peux nous y conduire mon chéri ? Si ça ne te fait pas trop de route. Tu pourrais rester le week end avec nous.
Sans attendre sa réponse, je continue avec ma sur. Le projet prend corps, les dates sont fixées, nous en sommes déjà aux détails.
Je vois Denis sagiter sur sa chaise, il ne sourit plus, il a lair songeur, je pense enfin à lui demander son avis :
« - Cest daccord, on fait comme ça, nest-ce pas mon chéri ?
« - NON.
Tout le monde sursaute. Il a parlé fort, dune voix qui ne supporte pas la contradiction. Le silence sinstalle, je le regarde effrayée, jai de suite compris ce quil a en tête. Il se rend compte davoir parlé trop fort, trop sec, il précise un ton plus bas :
« - Non ma chérie, les filles peuvent y aller, mais pas toi.
Je ne réponds pas, je ne veux pas le brusquer, nous en reparlerons ce soir, je suis certaine de pouvoir le faire changer davis. Mais, cest ma sur et son mari qui réagissent :
« - Pourquoi ? Manon a bien le droit de prendre quelques jours de vacances.
« - Non cest comme ça, il ny a pas à discuter, Manon restera avec moi à Paris.
Jessaie darrêter la discussion, car je devine de la jalousie dans la voix de Denis, et dans son regard la colère qui revient.
Me tourant vers ma sur, pour ne pas envenimer la situation :
« - Si ça ne te fait pas trop de travail, emmenez les filles avec vous
Moi je resterais avec Denis.
Ma sur, en bonne féministe, ne veut pas capituler :
« - Quest-ce que ça veut dire ? Tu ne vas pas te laisser faire, ce nest quun caprice. Pourquoi te priver de vacances ?
Mon beau-frère sen mêle, ça ne va pas plaire à Denis. Dun ton ironique :
« - Tu fais ta crise de jalousie, tu ne vas tout de même pas lenfermer ?
Sentant que ça risque de dér, jessaie de reprendre le contrôle :
« - Laissez, je resterai avec mon petit mari, sans les filles ça nous fera des vacances.
Ma sur ne baisse pas les bras :
« - Cest une question de principe, défends-toi.
Et se tournant vers Denis :
« - Allez, nen parlons plus. Manon viendra avec nous, un peu de repos lui fera du bien.
« - NON, jai dit NON.
Le ton ferme fait silence. Mon beau-frère ne comprend pas, il surenchérie :
« - Eh oh, le macho ! Ta femme est une femme libre, à elle de décider.
Aïe, ce quil ne fallait pas dire. Non, Denis nest pas macho, bien au contraire. Il serre les poings, je le connais, il va éclater. Calmement, en détachant bien tous les mots, le regard fixé sur ma sur et son mari, Denis lâche :
« - Oui cest une femme libre, trop libre. Je ne veux pas quaprès le moniteur de ski, elle se tape un maître-nageur. Une fois suffit.
Une vraie bombe ! Je ne sais plus où me mettre. Le silence est pesant. Un ange passe rouge de honte. Mon silence prouve ma culpabilité. Ils ont compris, mais nosent y croire.
Ma sur pose affectueusement sa main sur mon bras :
« - Manon, tu...
« - Ah non ! Tu ne vas pas me faire la morale.
Mon beau-frère ne dit rien, il réalise.
Denis gêné, se lève :
« - Il est temps pour nous de partir.
Les filles ne sont pas contentes de devoir quitter leur jeu avec leurs cousins, et pourquoi partir si tôt. Honteuse, je fais presser le mouvement.
En partant, mon beau-frère tape amicalement sur lépaule de Denis, très condescendant, solidarité des mâles, je laurais battu.
De retour chez nous, les filles vont jouer dans leur chambre.
Je suis furieuse, comment Denis a-t-il pu
Il a lair désolé de sêtre laissé emporter.
« - Ils navaient pas à insister comme ils lont fait, tu passais pour la victime dun infâme macho. Jestime au contraire avoir lesprit assez large. Trop même.
« -
« - Je suis daccord pour que les filles ne ratent pas de vacances à cause de TOI. Mais il est hors de question que tu les accompagnes.
« -
« - Je nai plus confiance.
Je ne réplique pas, je suis triste, mais surtout je me rends compte que Denis est devenu un jaloux maladif.
Demain, je rappellerais ma sur, Il va falloir répondre à ses questions, il est hors de question que je lui fasse des confidences, je vais devoir préparer une petite histoire pour me justifier.
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Dimanche, cest la fête des mères, je prépare un petit diner et dresse une jolie table. Les filles ont réalisé de beaux dessins à lécole, ouf ! pas de collier de pattes, jen ai déjà toute une collection.
Denis, va-t-il y penser ?
Cest un amour, avec un immense bouquet de fleurs qui ravit les filles, il dépose dans mon assiette deux billets pour Venise. Lallusion est claire, nous y avons passé notre voyage de noce. Il a poussé le détail jusquà réserver le même hôtel, dans une petite rue proche de la place Saint Marc.
Nous nous embrassons sous le regard attendri de nos filles.
Lété passe. Les filles sont allées chez ma sur en avion accompagné, elles sont revenues enchantées de leurs vacances.
Un peu avant la rentrée des classes, nous les confions à mes parents, pour nous envoler vers la sérénissime.
Le dépaysement aidant, nous revivons notre lune de miel.
Un soir je veux lui faire un cadeau, je me retourne lui offrant mes fesses. Il hésite. Délicatement, avec la peur de me faire mal, il efface le passage de Jérémy. Denis, mon mari, je suis toute à toi, rien quà toi.
La rentrée de septembre coïncide avec notre renaissance.
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Quelques jours plus tard, au courrier du matin, le facteur dépose un journal dans notre boite aux lettres. Denis létale sur la table et tourne les pages, un immense sourire illumine son visage. Cela mintrigue, inquiète je me penche sur son épaule pour regarder.
Sur la première page un mot manuscrit « regardez en page 2 et en page 6
merci pour les informations ».
Denis affiche un air satisfait qui ne me plait pas, mais alors pas du tout.
En page 2 : le tire « Emois au Club Med, un moniteur de ski accusé de viol »
Stupéfaite, je retiens ma respiration, et poursuis ma lecture :
« Suite à la plainte de plusieurs clientes du célèbre club de vacances, monsieur Jérémy L. a été mis en examen pour viol, après 30 heures de garde à vue
aveux succincts
la preuve des faits sera difficile à établir
le Club a immédiatement réagi en mettant à pied ce salarié indélicat, déclinant toute responsabilité
les jurés seront-il cléments ?
le nombre de victimes est actuellement inconnu, certaines femmes ayant préférées ne pas porter plainte de peur du scandale
Le procès nest pas prévu avant un an
Son avocat a demandé sa mise en liberté provisoire
Il risque jusquà 20 ans dincarcération
». Suit tout un paragraphe sur la technique employée par le moniteur de ski pour piéger ses proies.
Je comprends que cest Denis qui lui a fourni ces informations.
Je suis effondrée. Cette lecture prouve que toutes les femmes ne se sont pas laissées faire. Alors, pourquoi moi ? Suis-je plus salope que les autres ? Denis ne me laisse pas le temps de digérer linformation :
« - Regarde aussi page 6.
Cest la page des annonces officielles, les décès, les mariages, les naissances. Dans la section mariage, un avis est entouré au feutre : « mademoiselle Julie T. annonce sa rupture avec monsieur Jérémy L.
Les bancs publiés ont été annulés ».
Denis exulte, il devient ironique :
« - Pauvre Jérémy ! La bite en berne
la petite nest pas si bête, elle a compris.
Son sourire de satisfaction mirrite, je quitte le salon me réfugier dans la cuisine.
En y réfléchissant, je ne peux donner tort à Denis. Jérémy na que ce quil mérite, tromper sa fiancée ! La pauvre qui ne se doutait de rien, cocue avant de se marier.
Ce nest pas par ce quil a une belle gueule, des cuisses dacier et quil sait se servir de sa bite comme un dieu, quil avait le droit de me sauter dessus, dessayer de me violer. Daccord, il aurait été dommage de passer à côté, et même si je ne regrette pas ces soirées de baise, à cause de lui, je suis dans la merde depuis plus de six mois.
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Epilogue
Je ne me sens pas femme infidèle, pourtant
jen garde un souvenir toujours intact.
Denis ma-t-il pardonné ? Il ne men parle plus, mais je sais quil na pas oublié. Je le surprends parfois dans ses pensées, lair triste
Au lit, tout est redevenu agréable, tendre et harmonieux. Il maime comme avant. Nous nous connaissons parfaitement. Je sais où je vais avec lui, il sait ce qui me plait
Je nai aucune intention davoir dautres aventures, et encore moins de prendre un amant. Je suis redevenue fidèle, jaime mon mari.
Sans se le dire, nous avons décidé de tourner cette page qui a failli faire voler notre couple en éclats.
Petit à petit, Denis a recommencé à me faire confiance, mais je ne crois pas quil me laissera repartir un jour en vacances sans lui.
Avec Denis, nous avons repris notre quotidien que jaime. Ce quotidien dont jai voulu méchapper juste le temps dun rêve.
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